Prévoyance indépendants: comment optimiser votre couverture ?

Prévoyance indépendants: comment optimiser votre couverture
La prévoyance des indépendants est souvent négligée, faute de temps ou par méconnaissance. Pourtant, sans couverture adéquate, un simple accident ou une retraite mal préparée peut mettre en péril votre situation financière. Quels sont les bons réflexes pour sécuriser votre avenir tout en profitant des avantages fiscaux offerts par le système suisse ?

Les indépendants sont-ils bien couverts par le système de prévoyance ?

La prévoyance en Suisse repose sur le célèbre système des trois piliers, conçu pour garantir un niveau de vie décent après la retraite et en cas de coups durs. Si ce dispositif est bien connu des salariés, les indépendants sont uniquement couverts et cotisent au premier pilier (AVS/AI/PC)

Heureusement, des leviers existent pour optimiser cette couverture et bénéficier, à terme, d’un confort financier équivalent, voire supérieur, à celui des salariés. Mais encore faut-il bien comprendre les règles en vigueur, les avantages fiscaux à saisir et les pièges à éviter. Entre la prévoyance étatique (1er pilier), le recours volontaire au 2ème pilier et l’exploitation du 3ème pilier A ou B, il est possible de bâtir une stratégie sur mesure, adaptée à votre profil de risque et à vos ambitions.

Comprendre les piliers de la prévoyance

1er pilier: la base obligatoire (AVS/AI/APG)

En tant qu’indépendant, vous êtes tenu de cotiser au 1er pilier, qui regroupe l’AVS (Assurance-vieillesse et survivants), l’AI (Assurance-invalidité) et les APG (Allocations pour perte de gain). Ces assurances couvrent les besoins de base en cas de retraite, d’invalidité ou de situation familiale particulière (maternité, service militaire, etc.).

L’affiliation à l’AVS est obligatoire dès le début de votre activité indépendante, et le taux de cotisation est de 10 % du revenu net, avec un barème dégressif pour les revenus inférieurs à CHF 58’800 par an (état 2025). Ces cotisations sont déduites du revenu imposable.

Chiffres AVS 2025

2ème pilier: prévoyance professionnelle (LPP/LAA)

Contrairement aux salariés, les indépendants ne sont pas affiliés d’office à la prévoyance professionnelle (LPP). Pourtant, il leur est possible de s’assurer à titre facultatif, aux mêmes conditions que les salariés, en rejoignant la caisse de pension à laquelle ils auraient accès via leur profession ou celle qui assure leur personnel, soit la Fondation institution supplétive LPP si aucune autre affiliation n’est envisageable.

Cette affiliation volontaire permet de se constituer un capital vieillesse, de bénéficier d’une couverture en cas d’invalidité ou de décès, et de déduire les cotisations du revenu imposable. En 2025, les indépendants peuvent ainsi assurer un salaire annuel maximal de CHF 64’260, avec des cotisations évoluant selon l’âge (de 7 % à 18 % du salaire assuré). Contrairement à un employé, l’indépendant assume l’entièreté du paiement des cotisations.

De plus, des rachats sont également possibles pour combler les lacunes de cotisations. Ces derniers sont entièrement déductibles du revenu imposable.

3ème pilier: prévoyance libre (3a/3b)

En 2025, un indépendant non affilié à un 2ème pilier peut verser jusqu’à 20 % de son revenu net dans un pilier 3a, dans la limite de CHF 36’288 par an. Ces montants sont entièrement déductibles du revenu imposable.

Le pilier 3a permet également d’assurer ses proches (via une assurance risque ou mixte) et de financer l’acquisition de son logement principal. En outre, de plus en plus d’options sont proposées pour le placement du capital dans le cadre du 3a, ce qui en fait un outil bien plus flexible et potentiellement à meilleur rendement qu’un 2ème pilier, notamment à la Fondation Supplétive LPP, qui propose des taux d’intérêts relativement bas.

À côté du pilier 3a, le pilier 3b représente la prévoyance libre, sans plafond de versement ni cadre fiscal privilégié (sauf dans certains cantons). Il est idéal pour compléter une couverture existante, investir dans des produits d’assurance vie, une rente viagère, ou optimiser la transmission de patrimoine, grâce à la clause bénéficiaire hors succession. De plus, le versement du capital est exonéré d’impôts si le contrat remplit le critère de prévoyance.

Caractère de prévoyance

2ème ou 3ème pilier: quelle est la meilleure solution pour un indépendant ?

Pour un indépendant, le choix entre le 2ème et le 3ème pilier dépend essentiellement du revenu annuel, de la stratégie fiscale et des objectifs de retraite.

Avantages du 3a

Le 3ème pilier lié (pilier 3a) constitue en général le premier réflexe à adopter. Il offre une grande flexbilité dans la manière d’investir son épargne: fonds indiciels, gestion active vs passive, ou contrats d’assurance avec participation aux excédents. Cette liberté peut se traduire par de meilleurs rendements à long terme, surtout en optant pour une solution transparente et bien construite. Par ailleurs, le pilier 3a permet d’adapter précisément sa couverture aux risques de décès ou d’invalidité. En 2025, les indépendants non affiliés au 2ème pilier peuvent y verser jusqu’à CHF 36’288 par an, avec une déductibilité totale sur leur revenu imposable.

Avantages du 2ème pilier

Cependant, une fois le revenu stabilisé à un niveau confortable, le 2ème pilier devient un outil puissant, notamment pour ceux qui recherchent une sécurité de revenu à vie. Contrairement au capital du 3ème pilier, souvent perçu en une fois ou en rentes limitées, la rente LPP est versée jusqu’au décès du bénéficiaire. Elle offre donc une sécurité que peu de solutions privées peuvent égaler. De plus, le cadre fiscal est très favorable: les cotisations sont déductibles et les rachats éventuels permettent de combler des lacunes tout en optimisant la fiscalité de manière significative.

Combinaison 2ème pilier + 3a: un combo gagnant ?

Pour un indépendant qui souhaite à la fois sécuriser son avenir financier et optimiser sa fiscalité, la combinaison du 2ème pilier (LPP) et du pilier 3a constitue clairement une stratégie gagnante. Si votre revenu le permet, cette option reste la plus intéressante.

En combinant les deux, l’indépendant peut construire une prévoyance solide, équilibrée entre sécurité et performance. Il assure ainsi la couverture de ses risques tout en se laissant la marge de faire croître son capital de manière dynamique.

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