Le 1er pilier: AVS/AI/PC
Le 1er pilier constitue la base du système suisse de prévoyance sociale. Son objectif principal est d’assurer un revenu minimum vital pour les personnes âgées, les survivants et les invalides. Il ne vise pas à maintenir le niveau de vie habituel, mais à éviter la précarité économique.
AVS (Assurance-vieillesse et survivants)
L’AVS est destiné à toute personne ayant atteint l’âge légal de la retraite ou les survivants d’une personne décédée (conjoint, enfants) en Suisse.
Il est versé sous la forme d’une rente mensuelle calculée sur la base des revenus cotisés et de la durée de cotisation (échelle 44).
Tous les résidents et travailleurs en Suisse cotisent obligatoirement au 1er pilier dès l’âge de 18 ans (pour les salariés) ou de 21 ans (pour les personnes sans activité lucrative). Les cotisations sont obligatoires jusqu’à l’âge légal de la retraite.
AI (Assurance-invalidité)
L’AI (ou assurance invalidité) est destinée aux personnes qui, en raison d’une invalidité, ne peuvent plus travailler entièrement ou partiellement.
L’AI assure une rente d’invalidité, de l’aide à la réinsertion professionnelle, ainsi que des mesures de réadaptation.
PC (Prestations complémentaires)
Les bénéficiaires d’AVS ou d’AI dont les rentes sont insuffisantes pour couvrir les besoins vitaux peuvent bénéficier de prestations complémentaires, pouvant être définies comme un soutien financier pour compléter les revenus et couvrir des dépenses comme le logement ou la santé.
Le 2e pilier: prévoyance professionnelle ou LPP
Le 2e pilier du système de prévoyance suisse est une assurance obligatoire pour les salariés et facultative pour les indépendant. Il a pour but de compléter les prestations du 1er pilier afin de maintenir un niveau de vie habituel après la retraite, en cas d’invalidité ou pour les survivants d’un assuré décédé.
Objectif et fonctionnement
Le 2e pilier vise à permettre aux assurés de conserver environ 60 % de leur revenu antérieur une fois à la retraite, lorsqu’il est combiné avec les prestations du 1er pilier. Il repose sur un système de capitalisation : chaque assuré épargne pour lui-même, et les cotisations, ainsi que les rendements générés par les fonds, constituent un capital de prévoyance individuel.
Les prestations du 2e pilier ne sont donc pas financées de manière solidaire comme dans le 1er pilier, mais sont directement liées à l’épargne accumulée par l’assuré.
Qui est concerné par le 2e pilier ?
L’affiliation au 2e pilier est obligatoire pour les salariés dont le revenu annuel dépasse un seuil minimum, fixé à 28’680 CHF en 2024. Les travailleurs indépendants ne sont pas tenus de s’affilier, mais ils peuvent le faire sur une base volontaire. Pour les personnes gagnant moins que le seuil minimum, il existe des dispositifs de prévoyance professionnelle non obligatoire.
Cotisations et financement
Le financement du 2e pilier repose sur des cotisations partagées entre l’employeur et l’employé. La part employeur doit être au moins égale à celle de l’employé, mais de nombreuses entreprises contribuent davantage pour offrir de meilleures prestations. Le taux de cotisation augmente avec l’âge de l’assuré, ce qui permet d’intensifier l’épargne à mesure que la retraite approche.
Les cotisations sont composées de deux parties :
- L’épargne vieillesse : une part de chaque cotisation est directement versée dans le compte individuel de l’assuré.
- Les risques d’invalidité et de décès : une fraction des cotisations est utilisée pour financer les prestations d’invalidité ou les rentes pour survivants en cas de décès.
Prestations du 2e pilier
Les prestations du 2e pilier prennent plusieurs formes :
- Rente de vieillesse : À l’âge de la retraite, l’assuré peut choisir de recevoir une rente mensuelle ou un retrait en capital. La rente est calculée sur la base du capital épargné et d’un taux de conversion, fixé par la loi.
- Rente d’invalidité : En cas d’invalidité, l’assuré reçoit une rente pour compenser la perte de revenu. Elle est financée par la part des cotisations destinées aux risques.
- Rente pour survivants : En cas de décès de l’assuré, les bénéficiaires désignés (souvent le conjoint ou les enfants) peuvent recevoir une rente ou un capital.
Le 3e pilier: Prévoyance libre et liée (3b et 3a)
Le 3e pilier est la composante facultative du système suisse de prévoyance, conçue pour compléter les prestations des 1er et 2e piliers. Il repose sur l’épargne privée et offre une flexibilité permettant à chacun d’adapter sa prévoyance à ses besoins et objectifs. Il est particulièrement important pour les personnes souhaitant combler les lacunes de leur couverture ou planifier un avenir financier plus confortable.
Objectif du 3e pilier
Le 3e pilier a pour but de permettre aux individus d’anticiper des besoins personnels non couverts par les deux premiers piliers. Il vise à financer des projets de vie, à constituer une épargne pour la retraite ou à prévoir un filet de sécurité en cas de coup dur.
Il est particulièrement pertinent pour les indépendants ne cotisant pas à la LPP et ceux qui souhaitent améliorer leur qualité de vie à la retraite.
3a : Prévoyance liée
Le pilier 3a est spécialement conçu pour la retraite et régie par des règles strictes. Il offre d’importants avantages fiscaux, car les cotisations versées sur un compte 3a sont déductibles du revenu imposable, ce qui permet de réduire sa charge fiscale. En 2024, le montant maximal des cotisations déductibles est de 7’056 CHF par an (7’258 CHF pour 2025) pour les personnes affiliées à un 2e pilier, et de 36’883 CHF pour les indépendants sans prévoyance professionnelle. De plus, les rendements générés par les fonds épargnés ne sont pas imposés tant que l’argent reste sur le compte.
Cependant, les fonds du 3a sont bloqués jusqu’à un âge minimal correspondant à l’âge légal de la retraite, sauf dans des situations exceptionnelles comme l’achat d’un logement principal, le départ définitif de la Suisse, l’invalidité ou le lancement d’une activité indépendante.
3b : Prévoyance libre
Le pilier 3b est très flexible et permet d’épargner ou d’investir sans limites de cotisation ni restrictions de retrait. L’argent peut être utilisé à tout moment, par exemple pour financer un projet, l’éducation des enfants ou pour faire face à des imprévus.
Il inclut des produits comme des comptes épargne, des assurances vie ou des placements financiers. Les avantages fiscaux sont limités, bien que certains cantons offrent des réductions pour les assurances vie. Le 3b est idéal pour ceux qui veulent une épargne libre et adaptable, ou qui cherchent à compléter leur prévoyance sans les contraintes du 3a.
Une lacune de prévoyance est un écart entre les revenus nécessaires pour maintenir son niveau de vie habituel et les prestations versées par les 1er et 2e piliers en Suisse, notamment lors de la retraite, en cas d’invalidité ou de décès.
Une lacune de prévoyance peut être comblée à travers les cotisations sur un 3e pilier, des rachats dans le 2e pilier, via une assurance-vie ou des investissements personnels.
La prévoyance suisse est un système de sécurité sociale qui vise à garantir un revenu en cas de retraite, d’invalidité ou de décès. Elle repose sur le système des trois piliers :
- Prévoyance étatique (1er pilier),
- Prévoyance professionnelle (2e pilier),
- Prévoyance individuelle (3e pilier).
- 1er pilier : Toute personne résidant ou travaillant en Suisse.
- 2e pilier : Les salariés gagnant plus de 28’680 CHF par an. Les indépendants peuvent y adhérer volontairement.
Les avoirs des piliers peuvent être retirés :
- 1er pilier : La rente peut être exportée, selon les accords bilatéraux.
- 2e pilier : Le capital peut être retiré, sauf si vous restez dans l’UE/AELE, où il sera bloqué pour la partie obligatoire.
- 3e pilier 3a : Les fonds peuvent être retirés en totalité.